«23h05. Ici Ascq, au passage en gare du train 9872 une explosion s’est produite. Rail coupé, trois wagons déraillés (…). Nous allons organiser le pilotage sur voie gauche».
«23h30. Ici Derache, venons d’être battus, le chef et moi, par des soldats du train déraillé qui ont tiré à la mitraillette en se retirant. M. Carré est blessé d’une balle à la cuisse. Ne pouvons sortir -gare cernée- entendons des détonations. Les maisons du voisinage sont mises au pillage».
Nous sommes le 1er avril 1944. Le «facteur d’enregistrant» en gare d’Ascq, Élie Derache, téléphone à M. Moithy, son homologue à Lille. Demande des secours. Et lui décrit, jusqu’à 3h05, ce qu’il perçoit du drame qui se déroule dehors, en apportant les premiers soins au chef de gare.
Le dispositif interactif a été réalisé par le collectif Les yeux d’Argos, la bande audio par Quentin Duhem, du service Culture de la Ville, qui a trouvé le son exact du type de fusils utilisés alors.
Deux comédiens de la compagnie des Baltringues interprètent ce dialogue glaçant, consigné par M. Moithy.
L’impression est saisissante. Nous voilà, nous aussi, témoins du drame…
Un bouton permet la diffusion via un haut-parleur, pour une écoute à plusieurs.
L’œuvre enrichit la visite du Mémorial de manière pérenne. Le dispositif a été réalisé dans le cadre de l'expo des 50 ans de la ville, au château de Flers.