Elles ont tout bon pour la biodiversité et, dans l’optique d’une ville nature et nourricière, la Ville encourage leur retour et agit pour que les haies diversifiées fassent à nouveau partie du paysage.
En effet, deux millions de kilomètres de haies champêtres ont été détruits en 50 ans en France en raison du remembrement agricole et de l’urbanisation. Une perte énorme.
Composition d'une haie
Une haie champêtre est composée d’espèces indigènes (par exemple : chêne pédonculé, charme commun, aubépine, sureau noir…) et présente trois étages de végétation : une strate herbacée, une strate arbustive et une strate arborescente.
Les atouts des haies
Les haies jouent des rôles très importants dans le cycle de l’eau, pour protéger du vent ou encore pour fixer le sol. La haie facilite l’infiltration de l’eau dans le sol et limite son ruissellement en surface. La haie occupe la fonction de « brise-vent » et limite ainsi l’évaporation du sol. Enfin, les racines des arbustes permettent de fixer le sol, évitant les éventuels glissements de terrain et le maintien des talus.
Elles sont également un véritable refuge pour de nombreux animaux.
Un lieu de refuge pour la faune
De nombreux oiseaux notamment viennent y dormir, nicher, socialiser, se nourrir… Une haie accueille aussi des invertébrés, comme les insectes, les araignées ou les mollusques (limaces et escargots…), qui constituent une source de nourriture pour les oiseaux et des amphibiens (comme le crapaud commun). On trouvera aussi des mammifères carnivores tels la fouine, le renard, l’hermine, ou des rongeurs comme le loir, l’écureuil, le campagnol roussâtre, le lapin, le lièvre, le muscardin, le lérot…
Outre les ressources alimentaires (baies, graines…), la haie assure un rôle pour la nidification de nombreux oiseaux et permet aussi la circulation de la faune sauvage.
En un mot, la haie champêtre est un habitat très favorable pour la biodiversité.
Et à Villeneuve d'Ascq ?
À Villeneuve d’Ascq, leur aménagement est plus qu’encouragé : des baux ruraux environnementaux ont été conclus entre la Ville et des agriculteurs, conditionnés à des pratiques respectueuses de l’environnement. Six d’entre eux ont ou vont planter des haies sur les parcelles qu’ils exploitent, ce qui devrait à terme représenter environ 5 km de haies.
Dans l’espace public, le service des Espaces verts, associé à celui du Développement durable, multiplie les lieux de plantation de haies d’arbustes labellisés « végétal local ».
En hiver 2020/2021 ont ainsi été plantés 36 mètres linéaires rue Matisse et 100 mètres rue Jean Delattre.
L’hiver 2022, 250 mètres chemin du Grand-Marais
L'hiver 2023, 190 mètres chemin des Bacheliers et 300 mètres rue Horace et prochainement 425 mètres à nouveau chemin du Grand-Marais.
Elles se composent de nerprun, bourdaine, ajonc, églantier, prunellier, cornouiller sanguin, noisetier, fusain d’Europe, lierre arborescent, sureau noir, troène d’Europe, saule marsault et aubépine et en couvre sol de lamier et de pervenche.
Et chez vous ?
Dans vos jardins aussi, il est intéressant de planter une haie diversifiée. Un bon plan : le dispositif Plantons le décor permet aux particuliers de se fournir en essences régionales appropriées. Si vous en avez une, sachez que qui dit lieu d’habitation des oiseaux dit nidification, au printemps. La LPO recommande donc d’attendre la fin de l’été pour la tailler, afin que les oisillons aient quitté le nid. Si vous procédez quand même à une taille et que vous tombez sur un nid plein d’oeufs, il sera abandonné par les parents… Attendre la saison froide est recommandée, d’autant que les arbustes seront en repos végétatif.
En période de disette hivernale, le jardin, s’il est agrémenté de haies vives, devient pour eux un refuge salutaire. Quelle que soit la taille de votre jardin ou de votre balcon, il est possible d’en faire d’un havre de paix pour la gent ailée, en disposant un ou des nichoirs artificiels, des mangeoires, un point d’eau…