Cette motrice est le trente-troisième exemplaire d'une série de véhicules électriques baptisée « 400 », conçue pour circuler sur les deux nouvelles lignes de tramway du Grand Boulevard. Construite à trente-cinq exemplaires, entre 1909 et 1926, dans les ateliers de la « Franco-Belge » à Raismes, les « 400 » disparaissent du service actif en 1952. La 433 (1926) reste cependant opérationnelle comme réserve. Elle est offerte en 1986 à la ville de Villeneuve-d'Ascq qui la restaure et lui rend sa livrée d'origine.
Alfred Mongy (1840-1914)
Cet ingénieur dont le nom reste associé au tramway du Grand Boulevard a d'abord fait carrière au service de la ville de Lille puis dans l'administration préfectorale, avant de devenir un entrepreneur privé de lignes de tramways.
Un véhicule révolutionnaire
S'inspirant des «street-cars » américains, les nouvelles motrices ne roulent plus sur des essieux (axe transversal fixe reliant deux roues) mais sur deux bogies (chariot à deux essieux portant l'extrémité d'un véhicule ferroviaire. Il est mobile par rapport au châssis du véhicule).
L'alimentation électrique à 600 volts leur procure une grande souplesse d'utilisation; le captage du courant se fait à l'origine par une perche puis par un pantographe après la Seconde Guerre mondiale.
Une amélioration du confort
Plus puissant et plus rapide (capable d'atteindre la vitesse de 58 km/h) que tous les autres tramways français, le « Mongy » est également plus confortable. Le chauffage et l'éclairage sont électriques et les passagers bénéficient d'un vaste volume éclairé par de grandes baies vitrées. À l'intérieur, les sièges à dossier mobile peuvent basculer selon le sens de la marche. Le mobilier intègre du bronze, du bois d'acajou et de citronnier. Quant au wattman, il conduit à l'abri des intempéries. Chaque motrice peut transporter une centaine de personnes.