Motte féodale du Breucq
La période féodale
Les mottes féodales se répandent dans les campagnes de l'Occident médiéval de la fin du Xe au début du XIIIe siècle selon les régions. Leur rôle est d'abord défensif, notamment face aux incursions des Normands. Résidences fortifiées, elles sont également un symbole du pouvoir des puissants et jouent un rôle économique important.
La seigneurie du Breucq
La première mention connue d'un seigneur du Breucq, un certain Frumalde, remonte au milieu du XIe siècle. Au XIIIe siècle, la vaste seigneurie du Breucq s'étend de la Marque jusqu'à Lille, sur les paroisses de Flers, Marcq et Fives.
Le domaine féodal, ceinturé par un fossé, est toujours lisible sur le cadastre de 1890. Une ferme occupe une partie de l'ancienne basse-cour. Au-dessus, l'emplacement de la motte proprement dite dessine un arrondi. Archives municipales de Villeneuve-d'Ascq, 3Fi35
La résidence féodale du Breucq
Elle est édifiée à un endroit stratégique, sur une voie de passage. Elle permet le contrôle de la route de Lille à Roubaix au point où celle-ci franchit la Marque. Deux parties distinctes composent cette résidence : la partie défensive (haute-cour) et la partie agraire (basse-cour), toutes deux ceinturées par un large fossé.
On entre par la basse-cour qui se trouve en contre-bas de la motte. On trouve à l'intérieur de cette enceinte protégée par une palissade, des bâtiments à usage agricole et artisanal et une chapelle. Elle donne accès à la haute-cour constituée d'une motte de terre en forme de tronc de cône, de plusieurs mètres de haut. Sur son sommet aplani et bordé d'une palissade, se dresse une tour en bois (donjon) dont l'entrée, située au premier étage, ne peut être atteinte que par une passerelle. Celle-ci part du bord extérieur du fossé qu'elle franchit soutenue par des poteaux.
Croquis de la motte féodale, R.Laude, Mairie de Villeneuve d'Ascq
Motte Quiquempois
Un domaine médiéval
C'est Gilbert de Bourghelles, surnommé Quiquempois (« Sans-gêne »), baron du comté de Flandre, qui fait édifier au tout début du XIIIe siècle, une maison-forte sur un vaste quadrilatère surélevé et entouré de larges fossés en eau appelé motte.
Motte, Cadastre de Flers, 1825, Archives municipales de Villeneuve-d'Ascq, 3Fi32
Des fouilles archéologiques ont révélé une partie des structures médiévales. Un bâtiment carré à étages, épaulé par des contreforts, domine la douve ; un autre édifice à étages et à demi-enterré lui est accolé. Une chapelle, un pigeonnier et une écurie complètent la partie noble. À l'écart, une cuisine, un fournil et un puits se répartissent autour d'une cour. L'ensemble est clôturé par un mur de pierre percé d'une porte fortifiée protégée par un pont-levis.
En face de la motte où se situe la résidence seigneuriale (« haute-cour »), une « basse-cour » entourée de fossés regroupe des bâtiments de ferme et des installations artisanales.
De la résidence campagnarde au site naturel
Dans la seconde moitié du XIVe siècle, le fief de Quiquempois passe aux mains de riches bourgeois de Lille. La maison-forte devient une résidence de campagne. Au XVIe siècle, le domaine est acquis par le seigneur d'Annappes et devient une simple exploitation agricole. Au début du XIXe siècle, il subsiste encore une ferme sur la motte. Après la Révolution, le domaine passe à la famille de Brigode, puis à celle de Montalembert jusqu'à la création du Parc urbain de la ville nouvelle.
Les premières fouilles archéologiques menées par le Groupe archéologique lillois débutent en septembre 1970 et durent une vingtaine d'années. Aujourd'hui le site abrite une faune et une flore préservées.
Légende des photos
dessin de reconstitution de la salle au puits, XIIIe siècle, Groupe archéologique lillois (GAL), publié dans Le Manoir de Quiquempois à Villeneuve-d'Ascq, vers 1979
Objets découverts sur le site
- Épi de faîtage, photos Ville de Villeneuve-d'Ascq
- Plat (XVIe siècle), photos Ville de Villeneuve-d'Ascq