Après un diagnostic réalisé en 2016 sur l’édifice, la ville de Villeneuve d’Ascq a décidé de lancer un programme de restauration de ces façades, charpentes et couvertures.
Rétrospective historique
L’église Saint Pierre de Flers Bourg est un des bâtiments les plus anciens de la ville. Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques et son portail monumental est classé.
Celle-ci existait déjà au 12ème siècle comme l’atteste un acte administratif du 3 mars 1144 où le pape Célestin II reconnait la possession des biens de Flers. L’édifice de l’époque était de forme rectangulaire avec un chevet plat et était entouré d’un cimetière.
L’église que nous connaissons aujourd’hui est issue d’une reconstruction du 16ème siècle. L’architecture de l’édifice a été modifiée au fil des siècles lors de divers travaux. L’église du 16ème siècle comportait des bas-côtés accolés perpendiculairement à la nef et présentait ainsi une enfilade de 3 pignons. Au 17ème et 18ème siècles, à cause d’une mauvaise évacuation des eaux pluviales, les toitures des bas-côtés sont modifiées. A la place des petits vaisseaux, on créé une toiture en appentis de part et d’autre de la nef. Au 19ème siècle, l’architecte départemental Charles Marteau va entreprendre de grands travaux de restauration de l’église. Dès 1842, à l’intérieur de l’édifice, on abat l’arcade entre le chœur et la nef, mais la différence de hauteur entre les deux espaces n’est pas cohérente ni esthétique. Pour gommer cet effet, l’architecte décide de rehausser les murs de 3 mètres et de créer une unique toiture à deux pans. Pour se faire, les charpentes des bas-côtés et de la nef sont complètement démontées et recréées. L’édifice connut bien d’autres interventions au fil des siècles dont certaines auront des conséquences sur sa conservation.
Un état de conservation inquiétant
Le bâtiment dont les fondations sont construites en grès d’Artois, les maçonneries en pierres de Lezennes et les couvertures en ardoises, est aujourd’hui dans un état de conservation qui nécessite une intervention pour sa sauvegarde.
En 2016, un diagnostic réalisé par l’architecte Etienne Sintive a révélé des désordres importants en particulier au niveau des toitures et des maçonneries. Pour résumer : un système d’évacuation des eaux pluviales défaillant couplé à des ragréages en ciment et des remplacements de pierres inadaptées endommagent les maçonneries en pierres de Lezennes qui deviennent pulvérulentes et s’effritent. D’autres problématiques sont relevées : parmi celles-ci des charpentes en relativement bon état mais recouvertes de déjections de volatiles, des menuiseries abîmées et qui n’assurent plus d’étanchéité ainsi que leurs barreaudages oxydés, une pollution atmosphérique sur les façades ainsi que microbiologique sur les couvertures dont les ardoises manquent ou sont mal positionnées.
Un programme de travaux adapté aux problématiques du bâtiment
Les étapes du chantier
Les travaux sont confiés à l’architecte en chef des Monuments Historiques Vincent Brunelle. Le programme de travaux est conséquent et réparti sur 3 années.
Le chantier se déroule en 3 phases distinctes :
- Le clocher
- La nef et le transept
- Le chœur et la sacristie
Maintien de la pratique cultuelle
Le culte est maintenu pendant la durée du chantier. Les messes se déroulent le week-end en dehors des horaires de chantier. Des funérailles ont lieu en semaine pendant la présence des ouvriers sur le chantier qui adaptent les interventions pour ne pas gêner les offices.
Un travail de restauration qui s'inscrit dans la déontologie
Le programme de travaux s’inscrit dans le respect de la déontologie du travail de restauration du patrimoine. Les éléments d'origine de l’édifice qui peuvent être conservés seront sauvegardés. Les éléments neufs qui seront ajoutés seront soigneusement choisis en fonction de leur compatibilité avec les éléments anciens. Il s'agit de sauvegarder un patrimoine dans le respect de sa création originale et d’en améliorer l’esthétique et la lisibilité.
Parmi les nombreuses interventions programmées, un drainage est réalisé autour de l’édifice pour enrayer les problèmes d’humidité. On nettoie les façades et on remplace les pierres trop endommagées qui portent atteintes à la stabilité du bâtiment. Les joints sont repris et un traitement hydrofuge est effectué. Le cadran solaire est restitué par un relevé du tracé et lettrage sur des pierres neuves.
Les charpentes sont révisées et certains assemblages améliorés.
Les couvertures sont entièrement restaurées et les ardoises remplacées et posées sur un voligeage neuf. La majorité des vitraux sont déposés et restaurés en atelier.
Financements du chantier
Le montant prévisionnel des travaux est estimé à 2 138 606 euros et pris en charge par la ville de Villeneuve d’Ascq, propriétaire de l’édifice. Des demandes de subventions ont été transmises à divers partenaires financiers. A ce jour, la Sauvegarde de l’Art Français a octroyée une aide financière d’un montant de 10 000 euros. La MEL octroie une subvention d’1 million d’euros via le fonds de concours Patrimoine. La Région Hauts de France ne subventionnera pas le chantier de restauration de Saint- Pierre de Flers Bourg, l’aide pouvait atteindre jusqu’à 150 000 euros. Le Département du Nord sera également contacté prochainement pour une demande d’aide financière sur la partie portail classé.
Le mobilier d’art sacré de l’église Saint-Pierre de Flers Bourg
Pendant toute la durée des travaux de restauration du bâtiment, une partie du mobilier est abrité à l’église Sacré Cœur du Sart de Villeneuve d’Ascq. Ce déménagement provisoire permet de conserver ces objets fragiles dans des conditions plus saines à l’abri de la poussière et d’éventuels autres désagréments. Les passionnés d’art sacré pourront ainsi continuer à observer les huiles sur toiles et autres sculptures en bois valorisées au sein de l’église Sacré Cœur du Sart.
Une autre partie du mobilier ne peut pas être déplacé pendant le chantier. Il s’agit de l’orgue, des retables, confessionnaux et grisailles. Ce mobilier fait l’objet d’attentions particulières et est mis à l’abri par le biais de mises en protection et conditionnements adaptés. Des interventions de restauration ponctuelles sur une partie de ce patrimoine sont prévues. Celles-ci seront programmées en fonction de l’avancement du chantier de l’édifice. L’objectif est de sauvegarder ce patrimoine et de concevoir un programme complet qui soit cohérent. L’église retrouvera ainsi une belle esthétique à la fin du projet.
Point d'avancement des travaux du clocher à l'automne 2022
A l’automne 2022, la restauration du clocher est toujours en cours. La charpente de la flèche du clocher ainsi que la couverture sont achevées. Des nouvelles lucarnes ont été recrées. Un nouveau chéneau plus adapté aux courbes du bâtiment a été conçu. Celui-ci est plus esthétique et remplit mieux sa fonction d’étanchéité. Il est peint en rouge pour des raisons esthétiques. La girouette représentant un coq a parfaitement été restaurée et recouverte de feuille d’or. Elle est de nouveau visible au sommet de l’édifice. L’ancien garde corps a été restauré et sécurisé pour retrouver sa place et assurer sa fonction. La charpente et la couverture de la tourelle d’escalier visible sur la face nord du clocher sera prochainement restaurée. La remise en état des maçonneries est en cours. Les pierres endommagées sont remplacées et le rejointoiement des murs est effectué depuis la base du clocher. A ce stade du chantier, plus de la moitié des maçonneries ont été reprises. Enfin, le portail d’entrée de l’édifice, classé Monuments Historiques a été déposé et mis en sécurité dans les ateliers de restauration. Un portail provisoire a été installé pour la durée du chantier. Afin de sauvegarder ce patrimoine pour les générations à venir, il a été décidé en lien avec les services compétents de la DRAC de déposer le meneau du portail (partie centrale sculptée) afin de le conserver dans les meilleures conditions possibles à l’intérieur de l’édifice. Celui-ci sera valorisé et exposé sur un socle créé sur mesure. Un nouveau meneau identique au meneau d’origine sera créé en remplacement.
Point d'avancement décembre 2022
Les travaux sur le clocher
Les maçonneries et pierres de taille
Le travail sur les maçonneries du clocher est en cours. Le plan général de calepinage du clocher est toujours en cours d’élaboration puisqu’il est réalisé au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Il est communiqué et affiché dans le bungalow de chantier et modifié en fonction de l’évolution du travail sur le chantier. Celui-ci permet de visualiser sur chaque face du clocher le nombre précis de pierres conservées ou changées. Chaque pierre y est numérotée, façade par façade (nord, sud, est, ouest). Une fois le plan de calepinage du clocher achevé, la ville pourra (sous réserve de l’accord de l’entreprise Léon Noël) le communiquer à la paroisse. Malgré la présence de quatre ouvriers qui travaillent actuellement activement sur les maçonneries, le chantier a pris un retard d’environ 5 mois. Ce retard est dû à des difficultés d’approvisionnement des pierres neuves et au fait qu’il ait eu une sous estimation du nombre de pierres à changer malgré un diagnostic poussé (la hauteur du clocher ne permettant pas d apprécier l’état détaillé de chaque pierre sans échafaudage au moment du diagnostic). Au 8 décembre 2022, le travail sur les maçonneries est réalisé jusqu’à l’assise 84, ce qui correspond au bas des abat-sons. Le rejointoiement des maçonneries est en cours en démarrant du bas vers le haut du clocher. A noter que les chéneaux de la nef sont régulièrement nettoyés et désencombrés des chutes de gravats du chantier afin de permettre une bonne évacuation des eaux pluviales. La charpente du clocher La charpente du clocher est achevée. Les pièces de bois qui nécessitaient d’être changées l’ont été. Le tout est renforcé. Les bois ont bien été traités contre les insectes xylophages. Le chéneau du clocher a été modifié. Un nouveau chéneau qui suit mieux les courbes du bâtiment a été conçu par les charpentiers et les couvreurs. Celui-ci est désormais plus esthétique et remplit mieux sa fonction d’étanchéité. Il est peint en rouge sang de bœuf. Les nouvelles lucarnes ont été installées. La charpente de la tourelle d’esca ier est à refaire en totalité. La structure de la charpente n’était pas stable et les bois qui la constituent très endommagés. Deux versions différentes de charpentes de cette tourelle ont été conçues et présentées par le charpentier. L’une conique à base circulaire et l’autre à pans à base hexagonale. Le projet de charpente à pans à base hexagonale a été retenu notamment pour en faciliter la réalisation technique. Les charpentiers vont également travailler à la restauration des abat-sons du clocher. Une dépose des abat-sons est programmé début janvier après les fêtes de fin d’année.
La couverture
La couverture du clocher est magnifiquement achevée. Un voligeage neuf a été créé et les ardoises taillées sur site ont été posées au clou en cuivre. La croix du clocher a été restaurée et reposée au sommet. Celle-ci était corrodée au pied, il manquait 2 virgules et des traces de dorure étaient visibles. La girouette représentant un coq a été restaurée par l’entreprise Paschal (Wimereux). Recouverte de feuille d’or, celle-ci a été réinstallée au sommet du clocher. Un fois la charpente de la tourelle d’escalier créée et installée par les charpentiers en début d’année 2023, les couvreurs pourront créer un voligeage neuf et y clouer les nouvelles ardoises.
Le garde corps ayant été reposé au sommet du clocher, les couvreurs sont en train de finaliser l’étanchéité du chéneau.
Les vitraux
Après un examen des panneaux bas, la baie axiale du clocher sera prochainement déposée. Celle-ci sera restaurée directement en atelier et sera remplacée par un panneau d’occultation étanche. La porte vitrée située au niveau de la tribune d’orgue doit être laissée fermée afin d’éviter que la poussière s’immisce dans l’église. La restauration de l’ancien garde-corps incombe au maitre verrier. Visible au sommet du clocher, il a du être déposé pour être restauré en atelier. Celui-ci a pu être réinstallé et fixé dans le chéneau du clocher. Pour permettre l’intervention, il a été indispensable de déchafauder la partie haute du clocher.
Les menuiseries
Le portail d’entrée de l’église est classé Monuments Historiques. Il a été déposé au printemps 2022 par l’entreprise ATB et remplacé par un portail provisoire. Celui-ci a fait l’objet d’une demande d’autorisation de travaux spécifique auprès des services compétents de la DRAC. Le protocole de restauration retenu prévoit la dépose définitive du meneau actuel pour exposition et valorisation à l’intérieur de l’église et recréation complète d’un meneau identique neuf. Ce parti pris de restauration permet de conserver plus efficacement la partie centrale qui s’efface avec le temps.
Concernant la valorisation du meneau d’origine à l’intérieur de l’église, un projet de socle a été défini en lien avec M. Brunelle ACMH, Simon Ducros Conservateur des Monuments Historiques et un prestataire extérieur spécialisé dans la fabrication de matériel muséographique. Le socle en acier inoxydable sera sobre et discret avec un système de pince pour retenir le meneau en hauteur. Le projet de socle a été présenté à la paroisse Mère Térésa et la commission diocésaine d’art sacré à l’occasion d’une réunion à l’église Saint-Pierre de Flers lors de laquelle un emplacement a pu être défini. Le meneau sera accroché sur le socle le long du mur nord-ouest à côté de la dernière station du chemin de croix.
Règlement des fluides du chantier de Saint-Pierre de Flers Bourg
Il est convenu que les factures d’électricité et d’eau réglées par la paroisse Mère Térésa depuis le début du chantier soient remboursées en partie directement par l’entreprise Léon Noël. Les factures d’électricité ont été transmises début décembre 2022 à l’entreprise et une régulation ne devrait pas tarder à être effectuée. En ce qui concerne les dépenses d’eau, le compteur sera prochainement relevé par l’entreprise Léon Noël et la différence sera également remboursée à la paroisse
Point avancement des travaux au mois de décembre 2023
Première phase du chantier de restauration, le clocher de Saint-Pierre de Flers Bourg a été magnifiquement restauré et achevé en avril 2023 après quelques semaines de retard dû notamment au nombre de pierres à remplacer qui était plus conséquent que prévu sur les façades du clocher. La tour a ainsi retrouvé toute sa splendeur d’autrefois même si celle-ci présente quelques traces verdâtres sur certaines maçonneries dues à l’humidité. Bien que ces traces s’atténueront avec les changements saisonniers, des solutions adaptées au caractère Monuments Historiques de l’édifice sont actuellement en cours de recherche. Le portail d’entrée du clocher qui est classé Monuments Historiques est toujours conservé dans les ateliers de l’entreprise ATB en attente de restauration. Celui-ci sera reposé à la fin du chantier pour éviter toute salissure.
La deuxième phase du chantier qui concerne la nef et le transept a débuté par la pose de l’échafaudage en mai 2023. Un diagnostic poussé des charpentes de la nef a été établi afin de mieux appréhender le travail sur les charpentes des collatéraux qui étaient peu accessibles avant le retrait de la couverture.
Une fermeture provisoire de l’église
Durant cette 2ème phase du chantier, la ville a décidé, en accord avec la paroisse Mère Térésa, de fermer provisoirement l’église. Les travaux en cours sur les charpentes et couvertures de la nef ne permettaient pas de sécuriser les paroissiens pendant les offices. Afin de limiter ce désagrément pour la vie paroissiale, la ville s’est engagée à rendre l’église accessible en partie pour les fêtes de Pâques 2024. Les paroissiens et villeneuvois retrouveront un accès à leur édifice au printemps 2024 même si le chœur et la sacristie resteront inaccessibles jusqu’à la fin du chantier prévu en fin d’année 2024.
Les travaux sur la nef et le transept presque achevés !
Les façades
Les maçonneries de la nef et du transept sont toujours en cours de restauration en cette fin d’année 2023. Même si la zone était plus accessible que le clocher lors du diagnostic, ici aussi les pierres sont plus endommagées que prévu et un plus grand nombre est à changer. C’est en travaillant concrètement sur les maçonneries que l’on peut mieux appréhender l’état de conservation réel de la pierre de Lezennes. La façade nord est presque achevée, il ne reste que 10 % environ des pierres à traiter. Le travail est plus long sur les pierres qui jouxtent les baies car celles-ci doivent être taillées et sculptées précisément au cas par cas. La façade sud est en cours de traitement. Il reste environ 50% du travail à réaliser. Les graffitis d’époque visible au sud seront bien conservés.
Les vitraux
Les vitraux de la façade nord ont été finalement déposés pour être restaurés en atelier. Leur retrait était nécessaire pour permettre la restauration des pierres attenantes aux baies. Les 3 vitraux des bas-côtés nord sont achevés et celui du transept nord actuellement en cours. Ils seront reposés très prochainement à leur emplacement initial. Le travail sur les vitraux de la façade sud débutera début 2024 par le dépôt et transport des 4 vitraux côté sud. Un projet particulier et non programmé dans le chantier est actuellement à l’étude : il s’agit de la restauration de la baie n°6 située dans le transept au sud. Sa composition n’est pas esthétique et cohérente. La baie qui était autrefois composée d’un meneau central en pierre et remplage en partie sommitale a été transformée et les éléments décoratifs qui composent le vitrail ont été modifiés et réinterprétés. A ce jour, il y a une discontinuité dans le décor notamment au niveau du raccordement du filet rouge situé sur la droite du vitrail. Ce raccordement n’est pas bien opéré et créé une discontinuité disgracieuse. Des éléments décoratifs du vitrail sont également réinsérés tout en haut sans que ceux-ci ne soient harmonieux avec l’ensemble. Le marché de restauration des vitraux de l’église prévoyait une restauration des vitraux à l’identique. Si ce projet abouti, un budget supplémentaire sera nécessaire pour le réaliser.
La toiture
Les charpentes de la nef et des collatéraux ont été revues et restaurées au printemps 2023. Une fois le diagnostic réalisé, le nombre de pièces de charpente à remplacer à dû être revu à la hausse. L’accès aux charpentes a été amélioré et sécurisé pour permettre un meilleur entretien.
Les couvertures de l’église sont quasiment achevées en cette fin d’année 2023. La totalité des ardoises est posée sur la façade nord et il ne manque que les ardoises du bras du transept au sud-est. Le faitage doit encore être réalisé.
Les extérieurs
Les abords de l’église doivent également être améliorés notamment au niveau de l’entrée de l’église sur le parvis. Un travail est actuellement mené et la question de rendre cet accès piétonnier en cours d’analyse avec les différents interlocuteurs concernés.
Un drainage doit être réalisé au sol tout autour de l’église afin d’améliorer l’évacuation des eaux sans risque d’instabilité pour le bâtiment. Le projet est soumis au service archéologique de la DRAC pour consultation et avis. L’analyse est en cours.
L’intérieur
Enfin la réfection complète de l’éclairage intérieur de l’église qui n’a pas été intégrée au chantier d’origine est à l’étude. En lien étroit avec la paroisse et la commission diocésaine d’art sacré un projet plus cohérent a été conçu. Celui-ci adapte l’éclairage sur 3 aspects indispensables : la sécurité des usagers, l’utilisation cultuelle du lieu et la valorisation du patrimoine. Ce projet doit être désormais soumis à une demande d’autorisation des services de la DRAC pour pouvoir être mis en place.
La réfection complète des peintures des voûtes et des murs gouttereaux est programmée et devrait débuter au printemps 2024. Celle-ci ne pourra débuter qu’une fois des recherches et analyses effectuées sur les peintures d’origine (étude stratigraphique).
Le financement du chantier
En 2021, le montant prévisionnel des travaux était de 2 153 939 euros. Celui-ci est pris en charge par la ville de Villeneuve d’Ascq, propriétaire de l’édifice. Des demandes de subventions ont été transmises à divers partenaires financiers. La Sauvegarde de l’Art Français a octroyé une aide financière d’un montant de 10 000 euros. La MEL octroie une subvention d’1 million d’euros via le fonds de concours Patrimoine.
Le Département du Nord et la DRAC seront contactés cet hiver 2024 pour une demande d’aide financière sur la partie portail classé MH.
Le montant prévisionnel du chantier de 2 153 939 euros HT a évolué et est passé à 2 408 481 euros HT. Cette augmentation s’explique par le nombre de pierres et de bois de charpentes à changer plus élevé que prévu et par des interventions non programmées qui se sont avérées indispensables comme la dépose en atelier de la grande baie du clocher qui devait être restaurée sur place.
D’après le planning de chantier actuel, la fin des travaux est prévue pour la fin d’année 2024.
Point d'avancement au 2ème trimestre 2024
Point d’avancement du planning prévisionnel du chantier de Saint-Pierre de Flers Bourg
Les travaux ont débuté en octobre 2021 par la pose de l’échafaudage sur le clocher. La première phase des travaux s’est achevée en avril 2023 après plusieurs semaines de retard dû au nombre de pierres à remplacer plus conséquent que prévu sur les façades du clocher. L’échafaudage a été démonté du clocher pour être reposé directement de part et d’autre de la nef de l’édifice. La 2ème phase du chantier a commencé par la découverture de la nef et du transept afin de permettre le diagnostic approfondi des charpentes des collatéraux de la nef en mai 2023. Celui-ci était indispensable afin de mieux appréhender l’ampleur des travaux à effectuer sur la phase 2 et de réévaluer le coût des travaux ainsi que le planning de chantier. Les travaux plus concrets de la phase 2 ont pu démarrer à l’issue du diagnostic. La phase 2 s’achève fin mai 2024. La phase 3 débutera directement fin mai début juin 2024 et s’achèvera au premier trimestre 2025. Le chantier a pris du retard pendant cette 2ème phase de travaux. Plusieurs raisons à cela, parmi celles-ci :
- Des problèmes d’approvisionnement de pierres et une plus grande quantité de pierres à changer sur les façades de la nef
- La nécessaire dépose de tous les vitraux pour restauration en atelier afin de permettre la reprise des pierres qui jouxtent les vitraux
- Les bois de charpente supplémentaire à traiter et restaurer
- Des procédures administratives particulières liées au caractère Monuments Historiques qui doivent être mises en place pour répondre aux préconisations de la DRAC : notamment la réalisation de l’étude stratigraphique des peintures de l’édifice, les demandes d’autorisations pour intégrer la réfection complète de l’éclairage intérieur de l’édifice et d’éventuels nichoirs pour les faucons ou espèces particulières
- Un nouveau projet de restauration plus complet et interventionniste de la baie n°6 située dans le transept sud
- Les intempéries particulièrement répétées depuis fin 2023
Financements du chantier
Le Département du Nord et la DRAC ont été contactés au premier trimestre 2024 pour une demande d’aide financière sur la partie portail classé MH. Les dérogations pour pourvoir débuter les travaux ont été accordées mais l’octroi éventuel des subventions est en suspens. Nous aurons sans doute une réponse cet été 2024.
Le nettoyage intérieur du clocher
Malgré la restauration du clocher de l’église en phase 1 du chantier, de nombreux pigeons occupaient encore les lieux à différents niveaux et endommageaient le bâtiment. Le clocher a été nettoyé en totalité et débarrassé des nuisibles. Les travaux de taille de pierres sur les baies des vitraux et travaux de peinture n’étant pas terminés, il conviendra de reprendre le nettoyage avant restitution.
La réfection de l’éclairage intérieur de l’église
Un projet important devrait être intégré au chantier actuel. Il s’agit de la réfection complète de l’éclairage intérieur de l’église. En lien étroit avec la paroisse et la commission diocésaine d’art sacré un projet plus cohérent a été conçu. Celui-ci adapte l’éclairage sur 3 aspects indispensables : la sécurité des usagers, l’utilisation cultuelle du lieu et la valorisation du patrimoine. Ce projet doit être désormais soumis à une demande d’autorisation des services de la DRAC pour pouvoir être mis en place.
Le montage administratif et financier est en cours. Le chantier sera passé sous la maîtrise d’œuvre de M. Brunelle qui effectuera un permis de construire modificatif.
D’autres projets qui ne concernent pas directement le chantier de restauration de l’édifice sont en cours et feront l’objet de demande d’autorisation spécifique et d’un permis de construire séparé. Il s’agit de la pose éventuelle de différents nichoirs à faucons et chouettes effraie et l’installation de boitier relais au niveau des abat-sons pour la vidéo surveillance du quartier.
Le parvis
La reprise du parvis de l’entrée de l’église est programmée début d’année 2025. L’accès sur cette zone sera rendu piétonnier. Des bornes escamotables seront installées de part et d’autre pour empêcher l’accès et le stationnement. Le trottoir situé devant l’entrée de l’église sera rehaussé de 2cm pour faciliter l’accès PMR. Des réunions entre la ville et le MEL se tiennent régulièrement pour déterminer le projet et l’aménagement des abords.
Les travaux sur la nef et le transept achevés
Les façades
Les maçonneries de la nef et du transept sont achevées sur la partie nord et sont en cours de finition sur la partie sud. Même si la zone était plus accessible que le clocher lors du diagnostic, ici aussi les pierres sont plus endommagées que prévu et un plus grand nombre est à changer. C’est en travaillant concrètement sur les maçonneries que l’on peut mieux appréhender l’état de conservation réel de la pierre de Lezennes. Les pierres qui jouxtent les baies ont été taillées et sculptées précisément au cas par cas. Les graffitis d’époque visibles au sud sont bien conservés. Le déchafaudage de la partie nord de l’église est réalisé. La partie sud est en cours. Les échafaudages sont directement réinstallés sur la partie est du chœur de l’église et la sacristie.
Un drainage doit être réalisé au sol tout autour de l’église afin d’améliorer l’évacuation des eaux sans risque d’instabilité pour le bâtiment. Le projet a été soumis au service archéologique de la DRAC pour consultation et avis. Les travaux devraient avoir lieu début 2025.
Les vitraux
Les vitraux des façades nord et sud ont finalement dû être déposés pour être restaurés en atelier. Leur retrait était nécessaire pour permettre la restauration des pierres attenantes aux baies. Bien que ceux-ci posent des questions esthétiques, les grillages de protection existants des vitraux ont été conservés et restaurés. Des bavettes en plomb ont été soigneusement posées sur l’appui des baies. Un projet particulier et non programmé dans le chantier a été intégré au chantier: il s’agit de la restauration de la baie n°6 située dans le transept au sud. Sa composition n’est pas esthétique et cohérente. La baie qui était autrefois composée d’un meneau central en pierre et remplage en partie sommitale a été transformée et les éléments décoratifs qui composent le vitrail ont été modifiés et réinterprétés. A ce jour, il y a une discontinuité dans le décor notamment au niveau du raccordement du filet rouge situé sur la droite du vitrail. Ce raccordement n’est pas bien opéré et créé une discontinuité disgracieuse. Des éléments décoratifs du vitrail sont également réinsérés tout en haut sans que ceux-ci ne soient harmonieux avec l’ensemble. Une réunion s’est tenue avec les conservatrices des Monuments Historiques de la DRAC le 15 mai 2024 afin de vérifier le contenu plus précis des interventions à prévoir en lien avec les maitres verriers Brouard. Un constat plus précis a pu être apporté. Certains motifs sont mal positionnés dans l'assemblage des éléments qui composent le vitrail ou même à l’envers. Il y a des ruptures et des discontinuités dans les frises florales et les cordons rouges et en jaune d'argent. Certains motifs sont grossiers et méritent d'être améliorés et peut être redessinés. Il y a également une absence de symétrie et les plombs sont trop épais. L'objectif de la réunion était donc de lister les problématiques et de se mettre d'accord sur les interventions à réaliser pour améliorer l'aspect sans le dénaturer. Les conservatrices de la DRAC ont donc conseillé et accompagné cette réflexion afin que ce patrimoine soit, certes restauré, mais respecté dans son histoire.
La toiture
Les charpentes de la nef et des collatéraux ont été revues et restaurées au printemps 2023. Une fois le diagnostic réalisé, le nombre de pièces de charpente à remplacer a dû être revu à la hausse. L’accès aux charpentes a été amélioré et sécurisé pour permettre un meilleur entretien.
Les couvertures de la nef et du transept de l’église sont achevées. La totalité des ardoises a été renouvelée. Les faitages ont été restaurés. Les bois des chéneaux ont été consolidés et recouverts de zinc. Ils sont repeints en rouge sang de bœuf. Le pignon visible entre le transept et le chœur est recouvert d’ardoises neuves. Le système d’évacuation des eaux pluviales a été revu, corrigé d’un point de vue pratique et esthétique.
La réfection des peintures
La réfection complète des peintures des voûtes et des murs gouttereaux programmée au tout début du printemps 2024 a du être retardée. Celle-ci ne pourra débuter qu’une fois des recherches et analyses effectuées sur les peintures d’origine (étude stratigraphique). Il s’agit d’une préconisation de la DRAC inscrite directement sur l’autorisation de travaux. Outre un surcoût pour la maitrise d’ouvrage, cette étude a ralenti le chantier et reporté l’étape de réfection des peintures intérieures de l’église. Mais cette étude est indispensable pour connaître davantage notre belle église et découvrir ses anciennes polychromies. L’étude stratigraphique consistait à réaliser des fenêtres de dégagements sur diverses zones pour analyser les différentes couches de peintures présentes sur les murs et voûtes de l’église. Ainsi, les responsables de la DRAC orienteront les travaux de réfection des peintures en fonction des résultats des recherches.
La restauration des grisailles du chœur
Les 2 grisailles représentant Saint-Pierre et Saint Paul visibles dans le chœur de l’église de part et d’autre du grand retable inscrit MH ont été déposées le 24 avril 2024. Les services municipaux ont transporté les œuvres jusque Armentières. La restauratrice retenue pour ce projet est Hélène Wallart. Une demande de subvention est en cours auprès des services de la MEL. Les grisailles pourront réintégrer l’emplacement des anciens vitraux à la toute fin du chantier, une fois la 3ème et dernière phase achevée.